Un mantra est une phrase, un mot, une syllabe, voire une voyelle que l’on récite à haute voix ou mentalement, ou que l’on chante, seul ou à plusieurs.
Cette pratique peut être du Bhakti Yoga, le Yoga de la dévotion, mais peut également être utilisé à des fins thérapeutiques, puisque le mantra peut légitimement être considéré comme un psychiatre pour l’Esprit.
En effet, la construction-même du mot le montre : Man signifie « Esprit », et Tra, « Protection ».
En médecine tibétaine, il existe 5 pratiques thérapeutiques que sont le régime alimentaire, le mode de vie, la médecine en tant que telle, les thérapies externes, et enfin, la guérison spirituelle.
Cette partie est considérée comme capitale, car sans elle, la guérison n’est pas complète et donc, n’est pas une guérison.
Celle-ci passe par le corps (par la pratique du Yoga, ou des 5 tibétains, etc.), par la méditation, et par ce qui nous intéresse ici : par la parole.
Le langage de l’Énergie est capital pour la guérison spirituelle, et réciter ou chanter des mantras est une clé pour remanier l’énergie du cerveau et de l’âme.
Le mantra permet de fixer son attention sur un seul point, ce qui est essentiel pour le cerveau, car il ne supporte pas la flexibilité pour se vider.
Il est important de fixer son attention sur quelque chose de positif, car l’esprit a des facilités à travailler dans ces conditions propices.
On ne se concentre sur que la vérité de la concentration, et sur la clarté du mental.
La concentration est l’étape préalable indispensable à la méditation.
La récitation de mantras rend plus attentif, plus conscient. La pratique amène à être plus clair sur qui l’on est.
Par exemple, si l’on est en colère, on reconnait l’émotion qui nous traverse, qui nous dit quelque chose. On a le discernement pour se rendre compte que celle-ci n’est pas nous, mais qu’elle fait partie de nous ; on n’est pas dans la dualité, ou plus précisément dans le jugement duel. S’opère alors une acceptation pragmatique des choses, sans réaction inappropriée.
Réciter des mantras permet d’avoir une parole plus impeccable, on construit un meilleur futur et on embellit les choses.
Le bouddhisme tibétain suggère cette pratique pour arrêter l’ignorance, la confusion, due à une construction de l’individu à un niveau dualiste. Le désir, l’attachement, la colère, la haine, sont les causes primaires des maladies.
Nous avons tendance à nous créer beaucoup de films et de dialogues intérieurs, que le mantra parvient à faire taire.
Pour remplacer une pensée, on peut la zapper comme si on avait une télécommande, et ainsi créer un mantra qui restructure la plasticité du cerveau, qui y installe un message plus positif, plus propice à la création. Par exemple, on peut réciter : "Je suis fort-e".
On peut également choisir un mantra issu du Yoga, pour remplacer un mantra qui envahirait le subconscient qui nous habite.
Lorsque l’on récite un mantra, on fait de l’acupressure sur les 84 méridiens représentés dans le palais, avec des phrases à la signification magique, souvent dans des langues magiques (comme le Devanagari, le langage des dieux, ou le Gurmukhi, le langage sacré utilisé en Kundalini Yoga). On peut également réciter des voyelles sacrées, ce qui a également pour effet de rééquilibrer la chimie cérébrale, et le monde émotionnel, par la magie du son.
La répétition (jaap), a toute son importance, et elle peut se faire sur des chiffres importants, particulièrement le 3, le 7, le 11 et le 108, qui sont des nombres magiques pour beaucoup de traditions. On peut y ajouter la pratique du mudra, la posture des mains, qui sollicite également des parties différentes du cerveau, particulièrement le bout des doigts, qui sont les zones du cerveau dans la main en réflexologie.
La plupart des mantras peuvent être récités sans initiation. Certains, cela dit, ne doivent pas être chantés sans que l’on y ait été initié, comme c’est le cas pour les mantras courroucés.
On n’est pas obligé de comprendre (de mentaliser) ce que l’on récite. Le langage que l’on utilise, ou les sons, sont compris par le corps et l’inconscient comme nous l’avons dit plus haut.
L’essentiel est d’y mettre une intention, celle par exemple d’entendre le mantra résonner dans la poitrine, et si on le récite à haute voix, laisser le son sortir du nombril, l’endroit du corps d’où tout jaillit.
On n’est pas obligés d’avoir une belle voix pour chanter. On peut toutefois se faciliter la tâche en s’asseyant correctement, en baillant pour soulager tout le système ORL, et en respirant consciemment quelques fois avant de commencer.
En Kundalini Yoga, on utilise énormément de mantras, ayant chacun leur signification et leur incidence sur le subconscient et les corps éthériques. Souvent, on conseille de regarder l’espace derrière le front pendant la récitation, pour aider le mental à se concentrer (en ne fixant qu’un seul point).
Un mantra constitue finalement une énergie mystique contenue dans un son structuré.
Même si l’on ne connait ni la traduction, ni la forme, le symbole, connectés au mantra, celui-ci crée un modèle de pensée spécial pour le mental. Un modèle de pensée positif, bénéfique, et relaxant.
Le son, la géométrie qu’il applique dans le visage, les points d’acupressure exercés dans le palais, etc. sont autant d’éléments physiques qui font comprendre comment ce don qu’est notre voix peut nous apporter des états de méditation intenses.