LA DISCIPLINE

On dirait presque un gros mot en français. 
En anglais, on entend l’aspect positif du mot, son côté "routine", également péjoratif en français, le rendez-vous avec soi-même que l’on s’octroie, dont j’aimerais parler ici.

Une discipline, quelle qu’elle soit en réalité, implique une pratique pendant un temps que l’on s’accorde. 
Depuis 10 ans, j’ai comme discipline la pratique quotidienne de postures de yoga, de respiration abdominale bouche fermée le plus souvent possible, pour voir qui je suis quand je ne suis pas stressée, pour prendre soin de mon corps, prendre un temps de pause et d’écoute pour me recentrer et être présente à moi-même, à ma journée, à ma journey (mon séjour sur terre), à ce qu’il se passe véritablement en moi, sans être happée par les dix mille sollicitations du quotidien. 


Ces moments sont ma façon de poser mon attention en conscience, de reprendre le pouvoir sur mon attention, et d’observer l’observatrice en moi. 


"Chaque âme est et devient ce qu'elle contemple.", une citation que j'adore de Plotin

Un acte militant (héhé) à l’heure de l’économie de l’attention (qui est à la fois un marché de l’attention, et un contrôle (extérieur) de l’attention) qui cherche à s’emparer de cette ressource devenue rare comme d’une marchandise négociable. 

Le temps que l’on accorde à son cerveau lui donne de la disponibilité. Pour les choses importantes, celles qui comptent vraiment, loin des injonctions inutiles du système capitaliste.

Par ailleurs, j’aime toujours rappeler que :

"Le système nous veut triste, il nous faut être joyeux pour lui résister", comme disait Deleuze.

Sortir du système de stress est personnellement et collectivement un acte important.

Ma pratique est en effet aussi le moment pour la (malheureusement) grande stressée que je suis de hacker mon système de stress, d’étirer mon nerf vague, mon psoas, d’assouplir mon diaphragme (des posts arrivent à ce sujet) et d’ainsi me sentir connectée à moi, aux autres, et en sécurité. 


Le corps a une intelligence et le temps de la pratique lui offre l’espace pour se révéler et exprimer son lot de surprises et d’immense sagesse encore insoupçonnée. 

Après une pratique, je me sens heureuse, active, intéressée par ce qui se passe autour de moi, sans parler de ma santé qui s’améliore, de ma pression artérielle normale, de ma bonne digestion, de ma qualité de sommeil et de ce sentiment de bien-être bien plus qu’appréciable.
C’est dans cet état que je peux visualiser la vie que je veux, avec ce niveau de présence véritable.
Le yoga, c’est la cessation des fluctuations du mental, je suis dans le moment présent, parfois sans penser du tout, et ma santé émotionnelle, ma santé mentale instantanément m’en remercient. 



Cela demande un grand effort que de faire une pause dans nos vies rapides. 
Il s’agit pourtant aussi d’un pilier de la discipline morale du yoga, tapas, et elle est aussi décrite comme un effort conscient pour donner un sens à la vie, l’explorer, l’illuminer. 

L’effort est d’ailleurs un concept fondamental pour le philosophe de la joie par excellence, Spinoza, qui décrit le conatus comme l’effort de persévérer dans son être, que je rapproche naturellement de tapas, puisque le conatus donne lui aussi à son tour une puissance d’agir et de sentir.

L’effort est la force d’exister, et la capacité d’augmenter cette force en même temps.

Par ailleurs, l'un des textes fondamentaux de la philosophie du Yoga, la Bhagavad-Gita parle énormément de l'importance immense du dépassement de soi.

Enfin, à l’heure où l’homme recherche de plus en plus de plaisir(s), et où il confond « allègrement » jouissance et absence de tensions, il se rajoute en réalité des frustrations. 
Or, d’après les Epicuriens eux-mêmes, c’est cette deuxième partie qui définit le bonheur : un état au repos de plaisir, non une quête. Le bonheur est une absence de tensions pour laquelle il faut agir pour ne pas non plus créer de frustrations. 
Aller dans le corps, dans le core, le noyau, est pour moi la solution la plus proche et la plus évidente pour écouter vraiment et répondre aux besoins du corps.

C’est la vérité qui met le bonheur à notre portée. 
L’alignement et l’étirement, la place de la respiration et la cessation des fluctuations du mental, évidemment, constituent aussi une voie royale pour ne pas collectionner les tensions.

J’ai choisi la voie du yoga car sa philosophie et la pratique des postures - dont je reconnais toujours plus l’aspect thérapeutique avec le temps qui passe dans ma pratique régulière qui persévère, et la richesse des formations que je continue de suivre - donnent du sens et de la beauté à ma vie, et c’est pourquoi je partage ces connaissances, d’une manière adaptée à nos vies modernes. 
Des moments de lien, d’écoute, où l’on crée de la place et où l’on choisit de se rencontrer soi, de faire se rencontrer notre corps avec notre esprit, et de rencontrer les autres personnes autour de nous.
Cette voie m’apporte plus de responsabilité, de force, de joie, et d’honnêteté face à moi-même. 
Elle ne fera jamais de moi une personne parfaite, mais elle me permet d’être moi-même et de me connaitre et de m’accepter profondément. 
Je tiens à dire que c’est clairement le yoga qui m’a appris la douceur et la véritable présence, et mon envie, mon rêve le plus fort, est que les yogis incarnent véritablement cet enseignement, cette douceur et cette présence, sur le tapis, et en dehors du tapis.

Comment entrer en discipline

Je pense que le véritable moyen de respecter une discipline est de s’accorder un espace-temps, et donc de prendre rendez-vous avec soi. 
L'écrire dans son agenda et aller au rendez-vous invariablement.
Si la discipline que l’on choisit est le yoga (asanas (postures, pour le côté santé et hacking du système de stress), pranayama (la respiration, avec tous les cadeaux ineffables qu’elle offre), et dharana (la concentration, ne se concentrer par exemple que sur le souffle, pour peut-être finir un jour par méditer, ne plus penser du tout), avoir une discipline le matin et/ou le soir chez soi est une idée.
Je fais personnellement tous les jours pratiquement les mêmes enchaînements, avec des postures plutôt simples en réalité, en me concentrant sur différents points de soutien dans ma posture, et chaque jour, je suis différente, donc chaque jour, j’apprends.

"L'acte est vierge, même répété." disait très justement René Char.


On peut cela dit choisir toute pratique car tout est enrichissant. 

On apprend en pratiquant, et on apprend également une humilité importante avec la pratique. 
On reste élève toute sa vie, surtout en tant que Maitre Yogi.
Je dirai ici également que les cours collectifs (je n’en proposerais pas si je n’y croyais pas) sont importants. 
Si on parle d’étymologie, discipline et disciple ont les mêmes racines. 
La relation de professeur.e-élève est capitale en yoga, le professeur restera toujours un élève, et son élève, un maitre pour lui. 
Avoir un professeur est selon moi capital parce que vivant, et cela éveille le processus en soi.

En fin de compte, la discipline est une forme de liberté que l'on s'accorde. C'est un engagement envers soi-même, une promesse de se reconnecter à son être profond et de nourrir son bien-être intérieur. En cultivant cette discipline, que ce soit à travers le yoga ou une autre pratique, nous créons un espace sacré pour écouter notre corps, apaiser notre esprit, et retrouver un équilibre au milieu du tumulte quotidien. C'est un acte d'amour et de respect envers soi-même, un rappel que dans ce monde en constante agitation, il est essentiel de se poser, de respirer, et de simplement être. Car c'est dans ces moments de présence et de conscience que nous trouvons la paix et la véritable joie de vivre.

Lire l'article
Ma vision du Yoga

« Pratiquez et le reste viendra » - Pattabhi Jois

Je voudrais dans cet article aller plus loin que dans ma page d'accueil, sur la vision du yoga.

Le Yoga est pour moi une pratique inégalable pour se connaitre et se comprendre, respecter son véritable être, pas celui que la société voudrait qu’il soit.
Au-delà du "bien-être" que la pratique des postures procure, dans le corps, le mental, les émotions, qui sont comme des contre-postures des journées sédentaires et stressantes que l’on peut vivre, il est une philosophie de vie respectueuse, de Soi, des autres, de tout le vivant.
Je vois cette pratique millénaire comme un accès pour retrouver ma vraie Nature, et je le vois aussi comme un support, un prétexte, presque politique, pour incarner ses valeurs en dehors du tapis.

Il ne s'agit pas pour moi de sortir du quotidien, mais bien d'être dans le quotidien, et participer à sa transformation profonde pour plus de beauté, de sens, de respect, d'inclusion, et de justice.

Je pratique différentes pratiques de yoga quotidiennement : le Hatha Yoga, le Kundalini Yoga, le Yoga Iyengar, le Yoga du Visage et le Yoga des Yeux.

J’ai suivi une formation de 966h à Barcelone pour le Kundalini Yoga (et ai continué de me former avec la subversive et militante Carolyn Cowan), j’ai fait plusieurs formations de yoga du visage, et deux de yoga des yeux.
La période du covid m’a invitée à approfondir avec le yoga hormonal, le yoga anatomique (comment soigner des maux par des postures, des respirations, etc .) et le yoga pour le trauma.
J’ai à présent une vision assez complète du corps, de ses besoins, et il s’agit de mettre en lien ces approches pour accompagner celleux qui le souhaitent à une libération.




LA DÉFINITION


« Yoga citta vrtti nirodha » : le yoga est l’arrêt des fluctuations du mental (YOGA SUTRAS DE PATANKALI I,2). 

LA PHILOSOPHIE : LES 8 PILIERS

Le Yoga est comme un chemin de méditation, comprenant huit « membres », huit pratiques pour cheminer vers la réalisation du Soi. 

Yama : la discipline relationnelle

Ahimsa - la non-violence, le respect de la vie
Satya - la vérité
Asteya - le non vol, l'honnêteté

Brahmacharya ou se déplacer en Brahman (infini) - la modération, le contrôle des sens et de la sensualité

Aparigraha - la non-accumulation, la non possessivité par rapport aux biens matériels.

Niyama : la discipline personnelle

Shaucha - la pureté
Santosha - le contentement

Tapas - la pratique assidue

Swaadhyaaya - la connaissance de soi, l'étude personnelle

Ishwara Pranidhaana ou dévotion au Divin : le lâcher-prise.
Niyama - la discipline personnelle

Ensuite seulement, on parle du yoga comme on le désigne habituellement par :

Asana - les postures corporelles
Pranayama - le contrôle du souffle
Pratyahara - la maîtrise des sens.
Les trois derniers membres sont des états méditatifs :
Dharana - la concentration
Dhyana - la méditation
Samadhi - l’éveil de la Conscience, la véritable paix intérieure.


CE QUE LE YOGA N'EST PAS :

UNE INJONCTION AU "BIEN-ÊTRE"

Cela sous entendrait que ne pas prendre du temps pour soi ferait de nous une mauvaise personne. 
Cela sous entendrait qu'on est obligé-e-s d'aller bien. 

Cela nous met également dans une sorte de moule, de place pré-déterminée où l'on ne fait pas de vague.

Lire Politiser le bien être, de Camille Teste

Un moment de détente

J'ai presque envie de dire "au contraire" : Il s'agit de se connecter, de se concentrer, d'invariablement revenir à l'observation du souffle, à l'alignement du corps, observer l'observateurice que l'on est, en plaçant son attention sur l'attention elle-même.
Par ailleurs, non seulement le yoga n'est pas une pratique de sas pour souffler de sa journée ou de son quotidien difficile, et "même" un-e professeur-e de yoga peut être stressée, ou en colère, etc. 
Nous sommes des humains, et l'idée est de prendre un moment d'autoexamination pour ne pas devenir une autruche qui met tout sous le tapis, vivre sa vie pleinement conscient-e.

Une pratique pour laquelle il faut être souple

On assimile souvent le yoga à des postures sur la tête ou que sais-je dans des carrousels à Bali. 
Il n'en est rien. Le Yoga est pour commencer inclusif, certainement pas validiste ou âgiste, et on peut être un très grand yogi alors qu'on ne peut pas faire de posture. 
Rester là à méditer, à être en paix, et être une personne utile, inspirante, c'est certainement plus yogi que de faire des retraites à l'autre bout de la planète et de le poster sur les réseaux #nooffense.
Notons d'ailleurs que les sutras de yoga de Patanjali ne parlent que d'une seule posture (la posture "facile", Sukhasana, la posture en tailleur). 
En réalité, je ne connais que peu de personnes qui la font convenablement ! 
Tentons de respecter déjà les deux premiers piliers du yoga (discipline relationnelle et personnelle) pour dire que "nous faisons du yoga", et commençons les postures même si on est raides comme des bâtons, juste pour voir ce que ça fait !

Un moyen de devenir plus performant-e


Les grandes multinationales et autres plus petites organisent de plus en plus souvent des cours de yoga au sein de l'entreprise, pour la cohésion, pour que les employé-e-s sachent "gérer" le stress, pour qu'iels soient plus performant-e-s au travail, mieux concentré-e-s, plus créatifves. 
Mais en fait, le Yoga n'est pas un outil du capitalisme, certainement pas, il est une tradition millénaire qui, nous l'avons vu, ne soutient pas la respiration saccadée et/ou apnéique du monde du travail.
Lire Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme, Zineb Fahsi

À propos d'appropriation culturelle

Je comprends qu'il est absolument indispensable de préserver le Yoga et ses millénaires de pratique. Je voudrais cela dit exposer ma pensée au sujet de mes pratiques qui se détachent par exemple clairement du Kundalini Yoga tel qu'enseigné par Yogi Bhajan, parce que je ne crois pas en la personne, en le marketing qui continue d'en être fait, en son comportement colonialiste, ultra capitaliste, mégalomane, abusif et d'agresseur.
Je pratique d'autres techniques de yoga qui m'apportent de nouvelles façons de respirer, de me tenir, de me concentrer, qui m'apportent bien plus que les préceptes dogmatiques de la 3HO Foundation pour ne pas les citer.
J'ai travaillé et pratiqué différentes techniques plus physiologiques, plus pragmatiques qui me parlent plus, c'est la raison pour laquelle je l'enseigne différemment.
Aussi, je propose des cours de yoga sur de la musique électronique, le CLUB YOGA.
Je sais que c'est éclectique et que ça choque, mais je réalise que le côté léger du cours donne beaucoup de légèreté (ce qui n'est pas moins sérieux) aux pratiquant-e-s qui se permettent de mieux s'écouter, mieux regarder et se permettent surtout de lâcher des choses, et d'avoir du fun, là où c'est parfois plus compliqué dans les cours traditionnels.
En plus, c'est enfin prouvé, la musique électronique modifie notre état de conscience !

Je remercie très humblement et du plus profond de mon cœur toustes les acteurices qui me permettent de pratiquer le yoga aujourd'hui, et essaie d'en transmettre les valeurs de respect et d'écoute.

CE QUE LA PRATIQUE DES POSTURES ET DES RESPIRATIONS NÉCESSITE

Un espace safe

Politesse, non-jugement et douceur sont capitaux dans mes cours. C'est pourquoi je ne tolère aucun propos raciste, sexiste, grossophobe, validiste, âgiste, homophobe, transphobe, classiste ou discriminatoire, sous peine d'exclusion. Heureusement, les actes et injures discriminatoires sont interdits en France, et punis.  
Le Yoga n'est pas non plus un endroit pour draguer, ou pour étaler sa journée mal passée.
Un espace safe est un endroit où on peut déposer les choses sans trigger (provoquer un effet boule de neige) les autres membres du groupe pour autant.
On peut essayer d'incarner un monde meilleur ensemble, pour tisser des liens pérennes et précieux. En tout cas, c'est ce à quoi j'aspire.

DU matériel

Un tapis propre, une tenue confortable en fibre naturelle (de préférence blanche surtout le haut) et une brique, sur laquelle s'asseoir pour que le bassin soit convenablement positionné pour garder droiture et ouverture, des psoas, du diaphragme, et du sternum, entre autres.


J'espère que ces lignes vous auront fait du bien, et qu'ensemble on pourra toustes faire du Yoga pour un monde plus juste.

Sat Nam les Yogi-ni-s.

Lire l'article
Le Kundalini Yoga

" Une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie" - Swami Sivananda


Qu’est ce que la kundalini ?

Le mieux, c'est de le ressentir.
Tous les courants qui se respectent disent bien qu'on ne peut pas vraiment en parler avec des mots, et que les gens qui savent ce que c'est ne devraient pas en parler.
Loin des expériences psychédéliques proposées en sessions de groupe en Occident, la Kundalini, pour en parler très peu, est une énergie très subtile, l’énergie primordiale, présente en chaque être humain. Elle se présente sous forme de serpent énergétique, qui, endormi, est enroulé sur lui-même trois fois et demi, dans le sacrum. Il s’agit en fait d’une énergie latente qui ne demande qu’à être éveillée pour que l’on se réalise soi-même (moksha).

Une fois éveillé, celui-ci se love - Kundalini signifiant d’ailleurs « la lovée » - autour de la colonne vertébrale, et donc du canal Sushumna en suivant le mouvement d’une double hélice, jusqu’au sommet de notre tête. Ce phénomène permet l’union des courants ascendants et descendants du corps en passant par nos deux principaux nadis Ida (canal lunaire) et Pingala (canal solaire).

Le mot sanskrit nad signifie mouvement. En ayurveda, les nadis sont les canaux à l’intérieur du corps par lesquels circule le prana, l’énergie vitale. Le croisement des nadis dans l’axe central, Sushumna, se nomme chakra. C’est en chaque chakra que s’active plus fortement encore l’énergie de la kundalini.
Cette montée permet à la fois une dissolution de l’être tel qu’on le concevait, et un fusionnement plus juste entre le microcosme et le macrocosme.
Si la kundalini parvient à monter jusqu’au 6e chakra, le troisième œil, elle parviendra d’elle-même à monter jusqu’à la fontanelle, et on dit alors que l’on vit une expérience d’éveil.
On sent clairement un mouvement énergétique depuis la base de la colonne vertébrale, une sensation de chaleur forte, jusqu’au bout des doigts, un sentiment de plénitude, et on peut même voir une grande lumière avec les yeux fermés, ou dans le noir le plus complet.
En réalité, les pratiquants qui ont atteint ce niveau ne parlent ni n’écrivent sur le sujet. Un maitre yogi ne donnera pas de techniques pour y parvenir, et rappellera plutôt les notions de service et d’amour, moteurs du pratiquant de yoga. D’ailleurs, cette voie ne peut être rapide que si l’on est prêt.


Qu'est-ce que le Kundalini Yoga?

Le kundalini yoga, appartenant aux 22 écoles de yoga, vient du nord ouest indien, le Pendjab, et fait partie du groupe des yoga upanishad.
À l’origine, il était réservé à l’élite, et était même appelé Rāja Yoga (rāj signifiant « roi »), puisqu’il constituait une voie royale pour épanouir sa conscience.
Il est souvent considéré comme plus énergétique et plus méditatif que les autres types de yoga, et on le décrit souvent comme étant le yoga du feu.
Il est souvent conseillé de pratiquer le hatha yoga en parallèle de sa pratique de kundalini yoga pour garder l’élément terre, et « ne pas se brûler ».

Carl Gustav Jung, le psychiatre inventeur de la « psychologie analytique », a réintroduit le kundalini yoga en Europe avec des conférences réalisées en Suisse en 1932 (retranscrites dans Psychologie du yoga de la Kundalinî). Le kundalini yoga a ensuite été enseigné par Yogi Bhajan à partir de 1969 en Californie, où le maitre yogi indien s’est installé pour aider les jeunes à sortir des méandres de la drogue.

“Ne m’aimez pas, aimez mes enseignements. Devenez dix fois plus grand que moi” disait-il.
L’élève doit donc dépasser le maitre par la pratique et l’expérience de la kriya de kundalini ; Yogi Bhajan en a rassemblées plus de 8500!
Une kriya signifie « action, pratique » ; elle consiste en un ensemble d’exercices basés sur des postures (asanas), des techniques de respiration (pranayama), de fermetures (respiratoires : bandhas, et des mains : mudras). On pratique également beaucoup le chant de mantras dans ce type de yoga.


Comment se déroule une séance de kundalini?

Un cours de kundalini yoga dure en général une heure et demi.
Avant toute chose, on prend le temps de bien s’installer, de chercher son ancrage dans l’implantation des ischions (« les os des fesses »), pour ouvrir l’espace du périnée et pour ensuite seulement placer dans son axe vertical ses trois centres que sont le bassin, le cœur, et -en dernier- la tête. Dans ce même axe, on fait croître la colonne, pour libérer de l’espace entre les vertèbres, et se retrouver avec soi et sa propre immensité.

Une fois installé, le mantra d’ouverture, Ong Namo Guru Dev Namo, est récité trois fois.
« Je m'incline face à la l'énergie première et créatrice, je m'incline face à la sagesse subtile et divine, je passe de l’obscurité à la Lumière ; le Véritable Maitre est en moi »
On peut également réciter le mantra de protection Aad Guray Nameh, Jugaad Guray Nameh, Sat Guray Nameh, Siri Guru Dayvay Nameh
« Je m'incline devant la sagesse primordiale, Je m'incline devant la sagesse à travers les âges, Je m'incline devant la véritable sagesse, Je m'incline devant la grande sagesse invisible en nous »)

On fait ensuite un souvent échauffement, intégrant des postures de hatha yoga, comme Surya Namaskar, puisque le kundalini yoga est une branche du hatha yoga.

Ensuite, on fait la kriya choisie, que l’on doit respecter en termes d’enchainements d’exercices, et de temps à suivre. On utilise le temps pour aller au-delà du temps.

Pour l’intégration de la pratique : Savasana, la posture du cadavre. (11 minutes en moyenne). La posture la plus importante, et peut-être la plus difficile du Yoga, où l'on laisse le corps sédimenter dans le sol et la conscience s'élever par l'observation du souffle.

Il peut arriver de faire suivre une méditation silencieuse, de chanter un mantra, d’ajouter un pranayama.

Le cours se clôture par le mantra Sat Nam :

"La Vérité est ma Nature".


Les bienfaits

Pratiquer le kundalini yoga génère une meilleure santé, un plus haut niveau de conscience, ainsi que de créativité.

Au niveau physique, il améliore la flexibilité, la vitalité, renforce les systèmes sanguin, lymphatique, hormonal, immunitaire et les fonctions cérébrales.
Au niveau psychologique et émotionnel, il aide à reconnaitre et libérer les émotions et énergies négatives, fait mieux gérer le stress, fait prendre du recul face aux difficultés, le mental est apaisé et discerne plus facilement, le subconscient est purifié, on est plus centré, apaisé, créatif et confiant.
Au niveau énergétique, les chakras et corps subtils étant sollicités, ils sont stimulés et réintégrés dans le quotidien, à des niveaux matériels comme spirituels.
Au niveau spirituel justement, la connexion et l’alignement avec la Conscience du Soi est certainement le plus beau cadeau que le kundalini yoga offre.

Pratiquer régulièrement ce yoga améliore le sommeil, réduit le stress. Le changement est plus facilement accepté, ce qui permet la guérison des limites que l’on se met.

Autant de raisons qui ne me feront que vous conseiller de commencer le yoga, et de découvrir par vous-mêmes les effets de cette pratique.

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Le Yin et le Yang : Les principes de l’univers dans l'Alimentation

Le yin et le yang sont deux polarités opposées cohabitant pourtant toujours l’une avec l’autre, en harmonie.

Ce symbole connu à travers le monde et à travers les âges montre la dépendance réciproque de chacun avec le point de la couleur opposée qu’ils contiennent dans leur part : les deux pôles s’attirent mutuellement pour mieux se compléter.
La dynamique naturelle du changement, l’interaction incessante du yin et du yang, est traditionnellement appelée Tao (ou « principe unique »).


La philosophie de ce mouvement consiste à retrouver l’unité perdue à travers la recherche, le jeu d’équilibre entre le yin et le yang. 
Il s’agit de suivre la Voie du Milieu. De toujours s’en rapprocher un peu plus.

Je suis consultante en alimentation végétale et alcaline (diplome Femalt), et j'axe beaucoup mon travail de rééquilibrage alimentaire sur le Yin et le Yang, et la Voie du Milieu dans ce que l’on mange. Le régime alimentaire est un grand déterminant de notre santé, car on est ce que l’on mange, et le rééquilibrage alimentaire consiste à surtout comprendre pourquoi l’on mange et comment le faire au mieux pour notre profil.

L’ordre de l'univers

Dans la mesure où nous vivons dans un univers où chaque chose se transforme en son contraire, connaitre les principes et les lois du changement revient à atteindre l’Arbre de Vie, à obtenir l’harmonie et à l’ordre, la paix parfaite.

Notre place dans l'univers

Ohsawa, le père de la macrobiotique, insista surtout sur la nécessité impérative d’étudier la dialectique Yin-Yang et, en même temps, de pratiquer pour vérifier par soi-même, ce qui impliquait une forte notion de « travail sur soi ».
L’alimentation, action de s’alimenter, ayant lieu trois fois par jour en moyenne, en est une excellente occasion.
Connaitre la nature de chaque aliment, marier les aliments entre eux, les cuire d’une manière convenable pour arriver à un plat qui respecte l’ordre de l’univers, est selon Ohsawa un travail de la plus haute importance.
Pour lui, l’objectif premier était le dévoilement du jugement, car en ayant une vision plus « juste », on aurait la capacité de comprendre plus globalement n’importe quelle situation et questionnement, et d’agir, ou pas, librement et en toute connaissance de cause.


Le Tao, la voie du Milieu : l'outil ou le but?

Pour la Bhagavad-Gita, le fameux recueil très étudié dans le monde du yoga, le secret de la vie aussi est, comme pour le Tao, d’équilibrer les opposés.
Nous ne devrions pas laisser nos émotions et nos sens diriger la destinée de notre vie.
Quand nous voyons une émotion nous traverser, observons par exemple ce qu’elle fait dans le corps, et ensuite laissons-la passer. Si tant est qu’il faille réagir, nous pourrons le faire en ayant digéré l’information que vient donner l’émotion, et construire quelque chose de positif. Construire tout court.

Menons notre vie selon le plus grand potentiel que l’homme ait.
Notre intuition naturelle, pour ne citer qu’elle, est déjà en harmonie avec l’ordre de l’univers.

Ces principes de la voie du milieu doivent en réalité être recherchés dans les choses ordinaires de la vie, et particulièrement dans ce que nous mangeons (et oui! qui de la poule ou l’oeuf?). La macrobiotique, qui est selon son père fondateur : « une méthode pour rétablir le bonheur et la santé en se nourrissant selon les lois de l’univers » utilise ce principe du Tao, de l’équilibre des opposés. Nous verrons ici comment ne pas dépendre du changement de l’univers jour après jour, pour retrouver et maintenir l’unité perdue.


L’alimentation

Quand elle est composée de céréales et de légumes, le yin et le yang sont en équilibre, ce qui signifie, pour celui qui les mange, qu’il est tout simplement en bonne santé.

Présentation de certains aspects Yin/Yang

Yin               Yang
Lunaire        Solaire
Féminin       Masculin
Terre           Ciel
Nuit             Jour
Obscurité     Lumière
Expansif      Centripète
Dilatateur    Contractant
Calme         Excité
Froid           Chaud
Rond           Angulaire
Flexible       Rigide
Potassium   Sodium
Liquide        Sec

LES PHYSIQUES YIN ET YANG

Une personne yin a en général une silhouette élancée et fine, ou au contraire est ronde et plutôt pâle (comme l’eau). Elle sera en général calme, pacifique, créative, intuitive, réceptive et sociable, bien qu’elle sache intérioriser
Une personne yang sera au contraire très active, dynamique, portée vers l’action, le rationnel, le matériel. Elle aura un caractère plus sanguin.

LES ALIMENTS YIN ET YANG

L'univers n'est pas duel : il n'est pas bon ou mauvais.
Cela dit, manger des aliments très yin ou très yang mène directement à devoir consommer des aliments de l'autre extrême, pour rester en bonne santé et garder l'organisme équilibré.
Or, les émotions, les réactions, dépendent de ce que l'on mange, et il est compliqué de devoir toujours jongler entre les opposés, par définition.

LES ALIMENTS YIN (extrême)

Les aliments yin refroidissent le corps, nous rendent plus volatiles et ont une tendance à nous faire ouvrir, et surtout, à nous disperser.
Émotionnellement et mentalement, ils nous rendent plus passifs, fatigués, et rendent notre concentration plus difficile. On se sent faible, hypersensible, confus face à la vie, et on a tendance à se chercher des excuses, à se considérer comme des victimes. De fait, l’énergie dépressive qui se crée avec ces aliments peut être perçue comme une faiblesse qui attire l’agression.
Ces aliments yin sont de nature visqueuse, acide : les fruits tropicaux, les repas et boissons frais, les herbes aromatiques, les aliments épicés, les médicaments, les drogues, l’alcool, le café, les produits laitiers frais (on peut y intégrer le tofu), le riz blanc, le sucre, les pâtisseries (farines blanches), le chocolat et le vinaigre.

LES ALIMENTS MODÉRÉS, DE LA VOIE DU MILIEU

Les aliments modérés, qui nous équilibrent mentalement et émotionnellement, sont ceux qui nous permettent l'équanimité, condition sine qua non au bonheur et par ailleurs, il apportent une alcalinité essentielle à la bonne santé physique (et spiritituelle) de l'individu.

Ce sont les céréales complètes, les fruits secs ou les fruits frais locaux, les légumes locaux et de saison, les légumineuses, les protéines végétales, les pâtes complètes, les graines et fruits secs, les produits fermentés, les édulcorants naturels, les algues.

Ils excluent les animaux ou produits animaux pour toute la violence (tout sauf modérée) dont leur élevage fait preuve.


LES ALIMENTS YANG (extrême)

Les aliments yang quant à eux réchauffent, concentrent l’énergie et nous rendent plus pesants, avec un enclin à se fermer, à avoir une pensée étroite.
Émotionnellement et mentalement, ils nous rendent plus rigides, on a tendance à tout vouloir contrôler. On peut être tendus, voire agressifs, et très peu créatifs.

Ces aliments, plutôt épicés et chauds, sont la viande rouge, la charcuterie, le poisson, les fruits de mer, les oeufs, les graisses saturées, les pizzas, les condiments très salés (comme le miso) et les fromages à pâte dure.

POURQUOI N’Y A T-IL PAS D’HARMONIE AVEC LES EXTRÊMES?

Constamment manger très yin et très yang entraine des suites de moments déséquilibrés alternant les comportements agressifs et défensifs, basés à la fois sur la violence et sur la peur.
Grand yang attire grand yin : consommer un aliment extrême implique de « rétablir l’équilibre » avec un aliment de l’autre extrême. Si l’on consomme régulièrement de la viande et des produits laitiers, il est donc « naturel » de chercher à établir l’équilibre grâce à des épices, du sucre, ou encore de l’alcool.
Notons encore une fois que la viande produit une mentalité rigide et têtue, quand le sucre disperse et embrouille le mental. La combinaison est littéralement volatile et explosive.

La santé physique, la santé émotionnelle, la mentale et la spirituelle sont autant d’arguments pour raisonner plus facilement l’alimentation.
Le simple fait de commencer ce processus améliore la qualité du sang, et ce changement physique insoupçonné facilite l’élargissement du champ de vision, du champ des possibles, et tout caractère excessif perd sa valeur, son intérêt.
De plus, on a une meilleure qualité de sommeil, ce qui, avec une bonne alimentation, produit un meilleur équilibre psychique et physique, et une énergie retrouvée!


PENSER VOIE DU MILIEU

La cuisson

Le mode de cuisson importe aussi dans l’alimentation: le bain-marie est yin, le barbecue est yang.
Pour l’heure du repas, on considère que la nuit, l’hiver, le froid sont yin, et que le jour, l’été, le chaud sont yang.

On peut jouer avec son alimentation en observant que si l’on est dans un état yin, que l’on va consommer quelque chose de yin, on essaiera de le faire à un moment yang, pour être en équilibre.

Manger selon son tempérament

Autre exemple : le citron, très yin, est parfait pour une personne yang. Si on l’utilise pour une personne yin dont le corps est froid et faible, son corps va encore plus refroidir, sa tension baisser et la personne peut se créer des maladies (digestion difficile, problèmes d’articulations, rhumes, rhumatismes), alors que cet aliment est excellent pour la santé pour la plupart des gens.
Encore un exemple : Le gingembre et l’ail, bien qu’antibiotiques naturels très yang, ne vont pas forcément aux gens yang ; ils peuvent faire apparaitre des sensations de chaleur dans l’estomac, de la nervosité, en plus de boutons, de rougeurs et de démangeaisons de peau.

Il s’agit de retrouver l’équilibre entre ces deux forces primordiales (le yin et le yang) en se tournant vers des aliments yang pour alcaliniser, réchauffer et reminéraliser nos corps inflammés et acidifiés par nos habitudes sociétales telles que nous les vivons aujourd’hui.

Cette façon de construire son alimentation invite à un retour à l’attention sur notre corps, les messages qu’il nous transmet avec ses douleurs, ses nausées, ses gonflements, et, plus simplement, avec tout ce qui nous fatigue et nous laisse sans énergie rend l’expérience complète.

Un être humain libre, sain, heureux et paisible, qui comprend cet ordre, peut intuitivement et facilement s’harmoniser avec lui.
Il peut lui-même entretenir sa santé et s’assurer une longévité maximale.

Si l’on voit cette approche alimentaire de manière plus macro, on comprend que cet être humain participe à l’harmonie de son univers tout entier.

Étant acteur de ses choix, il réduit son ego, diminue ses désirs superflus, se respecte, respecte ce qui l’entoure et veille à ce que l’énergie de la vie circule librement, en harmonie avec les lois du grand Tout.


Les moments de la journée

Comme vous pouvez vous l’imaginer, je ne parle pas ici de chrononutrition, qui conseille de manger gras dès le matin.
Le matin, c’est le moment où les émonctoires fonctionnent, et c’est bien le moment de laisser les organes travailler librement, et ne pas passer toute son énergie sur la digestion.
C’est le principe du jeûne intermittent dont je vous parle ici.

Si toutefois vous mangez le matin, (par exemple parce que vous souffrez de gastrite autrement), je vous conseille de manger chaud, ou de boire chaud, car c’est ce dont l’estomac a besoin, et ce, entre 7 et 9h du matin.
Manger un bon repas à midi, et un autre vers 19h-20h, est selon moi le meilleur moyen de donner au corps ce dont il a besoin, au moment où il en a besoin.
Si vous souhaitez approfondir les organes yin yang selon la MTC (médecine traditionnelle chinoise), vous pouvez déjà comprendre beaucoup avec ce schéma très simplifié.

Et je vous partage mon article préféré sur le fonctionnement des organes ici



En résumé, manger les aliments modérés mène à des états de paix, de discernement, de lucidité et d'action juste.

Comprendre les principes du yin et du yang est un grand pas vers la sagesse et le bonheur, l'appliquer dans son alimentation est selon moi la clé du bonheur, chacune de nos cellules pouvant être en harmonie avec l'ordre de l'univers. (microcosme - macrocosme)

Lire l'article
Le Hara

J’ai à cœur de faire un article sur le Hara, moi qui insiste sur le fait qu'il faille être centré-e pour être heureux-se.

Le Hara est un point du corps capital, très utilisé et observé dans le Kundalini Yoga, ainsi que dans les arts martiaux.
Ayant pratiqué 10 ans de Karaté, retrouver le Hara dans le Kundalini Yoga m’a fait un bien littéralement indescriptible, pour tous les bénéfices qu’apportent le fait de le stimuler, et de même tout simplement l’observer.


Il est considéré comme le centre de gravité du corps. Situé sous le nombril, l'ensemble des méridiens régulant l'énergie vitale (le Chi) dans l’organisme s’y entrecroisent.
Le Hara est le centre du corps humain pour les traditions chinoises, (dantian) et la source principale du souffle vital pour les japonais. Le mot japonais hara se traduit d'ailleurs dans tous les mots suivants : abdomen, entrailles, ventre, intestins, mental ou encore courage. L’Occident quant à lui le considère comme étant le «siège des émotions, et une partie profonde de l'être sensible».
On constate donc qu'il est reconnu comme un centre essentiel dans toutes les traditions.

Et pour cause. Le Hara est le siège de la vitalité et du pouvoir, un centre au potentiel immense, qui gouverne notre triangle inférieur, et nous permet tout simplement d’être présent-e-s, d’exister.
L’occident a tendance à le confondre avec notre troisième chakra, Manipura, « l’abondant de mille joyaux » situé pour sa part au niveau du plexus solaire, donc un peu plus haut, et qui a une appréhension différente.

Le Hara est le centre de la transformation de l’énergie dans le corps, le premier à stimuler pour élever l’énergie de la conscience.

Je le vois comme un centre de feu qu'il faut garder allumé pour être "vraiment vivant", pour créer sa vie, et pour "brûler" (ou digérer) ce dont on n'a plus besoin pour avancer.

Etant le centre de gravité du corps, en plus d’être puissant, il permet de faire face à l’adversité en étant ancré dans son bassin.



Le Hara utilise l’attraction terrestre

Une partie du corps est sous l’effet de la gravité, tandis que l’autre partie pousse la terre, dirigeant la force qui en résulte, à travers le centre du nombril, jusqu’à la partie opposée du corps, qui s’élève et s’étire vers le ciel.
C’est une relation dynamique constante. Lorsque l’on pousse avec une partie du corps, le côté opposé est obligé de s’étirer, afin d’équilibrer le mouvement.
Le centre du nombril est le point de départ de la pression et de la traction. Il est le point de jonction de toutes les postures.

Comme le propose les arts comme le Karaté, apprenez à vous incliner, à respirer, à vous tourner et à communiquer depuis le centre du nombril. Votre vie en sera profondément transformée.

Dans ce centre réside toute la différence entre un coup puissant et un coup fatal.
Les arts martiaux enseignent à canaliser l’énergie puissante du centre du nombril vers les bras et les mains.


Le situer dans le physique

Joignez l’auriculaire et le pouce, en laissant l’index, le majeur, et l’annulaire tendus.
Placez les trois doigts tendus sur le ventre, juste sous le nombril. Le centre du nombril se trouve juste en dessous de l’annulaire.

S’il est déplacé, cela peut expliquer beaucoup de maladies chez un individu.

Le centre énergétique du nombril peut être replacé par des techniques de respirations et des postures (Kundalini Yoga), mais aussi par le shiatsu, les arts martiaux, etc.

En pratiquant ce type d’exercice, rapidement on se rend compte du rôle du ventre dans le réchauffement du corps, dans la densification de nos corps énergétiques.
On peut voir aussi que le hara peut exacerber une émotion, ou au contraire nous rappeler que nous ne sommes pas nos émotions.

En prendre soin

Hara Hachi Bu : manger à 80% de sa faim pour que l'organisme ait l'espace nécessaire pour mener à bien ses missions

Ne pas manger 2 - voire 4h - avant de dormir : cela ralentit le méabolisme, éteint le feu intérieur. Le sommeil a pour seul but, à part celui de régénérer le corps, celui de le faire grandir (et non grossir)

・Yoga, Arts martiaux, Shiatsu, ...


En conclusion

Ce que je ressens le plus dans ma pratique, c’est à quel point le Hara calme systématiquement le mental, il fait descendre les sensations.
Non seulement il m’ancre, et me redonne la qualité de la gravité, mais aussi et surtout, il me permet d’être centrée, et d’être ainsi alignée avec les possibilités que j’ai dans ma vie.

Je ne parle pas d’un lieu rationnel, mental, mais de quelque chose de viscéral et très profond. Très précieux.

Je pratique et enseigne le Kundalini Yoga particulièrement pour l’attention que la technique porte au nombril. La rapidité avec laquelle on peut se centrer par des exercices simples me fascine et m’a souvent fait penser que l’être humain est fait pour pratiquer ce Yoga ou les arts martiaux.

Ne dit-on pas qu’un vrai samouraï doit mourir en Hara Kiri?
La vie est (dans) le Hara, et c’est grâce à lui que l’on peut la créer toute entière.

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Les Piliers du Yoga

Faire un article sur le Yoga, c’est ambitieux.
Faire un article pour dire que le Yoga n’est pas du tout qu’une pratique des asanas, des postures, c’est plus accessible, et c’est surtout plus juste.
Il est très important que le Yoga soit reconnu pour son Traité, rédigé par l’érudit Patanjali, qui a fait les célèbres Yoga Sutras, et lui a donné son fondement moral, éthique et philosophique.
Les temps actuels l’ont aliéné de la source-même de sa conception, de sa raison d’être.
Présentation des 8 piliers du Yoga


Dans ses commentaires sur les Yoga Sutras "Light on the Yoga Sutras of Patanjali " , B.K.S. Iyengar nous dit:
« Historiquement, Patanjali semble avoir vécu vers 500 ou 200 ans avant J­-C. Mais l’essentiel de ce que nous savons de lui vient de légendes : Il est considéré comme un svayambhu, une âme évoluée qui a choisi de se réincarner pour aider l’humanité. Il a revêtu une forme humaine pour expérimenter nos joies et nos peines et apprendre comment les transcender. Dans les Yoga Sutras, il décrit les moyens de dépasser les tourments du corps et de l’esprit, obstacles à l’évolution spirituelle.
Ses propos sont directs, originaux, et traditionnellement considérés comme d’inspiration divine. Plus de vingt siècles plus tard, ils sont toujours actuels, fascinants, universels et complets. Ils le resteront sans doute pour les siècles à venir.
En 196 aphorismes, ou sutras, il traite de tous les aspects de l’existence, commençant par un code de conduite éthique pour finir par la vision de notre véritable nature. Chaque terme des sutras est d’une extrême concision et précision; chargé de sens. De même que la moindre goutte de pluie participe à la formation des océans, tous recèlent réflexion et expérience et sont indispensables à l’ensemble. »

Voilà pourquoi écrire sur le Yoga et expliquer la richesse de la discipline passe par les Yoga Sutras de Patanjali, et par les huit piliers qu’il donne au Yoga.
Patañjali écrit : « Yoga chitta vritti nirodha » ou « le Yoga est l’arrêt des fluctuations du mental », celles qui stimulent la souffrance et la confusion de l'égo, parce qu’il est confondu avec le Soi.

Bienvenue dans le monde merveilleux du Yoga, un héritage de l’humanité qui est selon moi une partie intrinsèque des valeurs humaines.


LES HUIT MEMBRES DU YOGA

Les 5 premiers membres sont dits externes (Bahir-Anga) car ils concernent la vie sociale, le corps physique, la respiration et la dimension spirituelle.
Les 3 derniers membres dits internes (Antar-Anga) développent plus spécifiquement la sphère spirituelle.

Les huit branches Yamas, Niyamas, Asana, Pranayama, Pratyahara, Dharana, Dhyana et Samadhi sont ni dispensables, ni séparables.


YAMAS : L’ÉTHIQUE

Les cinq Yamas sont des règles sociales, et donnent les points d’une juste relation avec l’environnement social : l’éthique
・Ahimsa, ou non-violence
・Satya, ou vérité (être authentique)
・Asteya, ou non vol (ne pas prendre des choses qui ne me sont pas données)
・Brahmacharya, ou se déplacer en Brahman (infini) : l’abstinence ou la chasteté et la modération (s’éloigner de ce qui peut trop me distraire)
・Aparigraha, ou non-accumulation: non-possessivité, sobriété (ne pas être avide, ne pas prendre plus que ce dont j’ai besoin)

Ces cinq principes sont de nature universelle. Leur compréhension et, plus important encore, leur intégration et application, changent toute la texture de notre pratique (physique).


NIYAMAS : la juste attitude que l’on a vis à vis de soi

Niyamas peut être compris comme la culture de soi, la discipline. Pour être plus claire, il s’agit de l’auto-discipline, ou de la juste attitude que l’on a vis à vis de soi
・Shaucha, ou pureté physique : être propre et ordonné
・Santosha, ou contentement : se contenter, reconnaître ce qu’il y a de bien dans notre vie
・Tapas, ou endurance : le travail, cultiver l’effort, la discipline
・Swaadhyaaya, ou étude personnelle : apprendre sur soi-même, se connaître soi-même, études des textes de connaissance
・Ishwara Pranidhaana, ou dévotion au Divin : le lâcher-prise, la dévotion (s’en remettre à l’univers, reconnaître qu’on ne peut pas tout contrôler, s’en remettre aux effets de notre pratique)


ASANA, LES POSTURES

“Être fermement et tranquillement établi dans la présence à soi.”

La posture mobilise les différents plans physique, émotionnel, mental, spirituel et vise l’harmonisation de tous ces plans, en utilisant à la fois la force et la souplesse, et évidememment, l’alignement juste du corps.
- Posture culturelle : exerce le corps physique, améliore la circulation des énergies, favorise la stabilité corporelle (et mentale).
- Posture méditative : pratiques plus intériorisées si le corps et le mental sont canalisés.
- Pranayama : contrôle ou régulation du souffle

La définition de l’asana par Sri Sri Ravi Shankar : « Ressentir le corps, lâcher l’effort et expérimenter l’infini, c’est Asana ».
L’asana a pour principe le jeu entre la fermeté, la stabilité (Sthira) et le confort, l’aisance (sukham), il s’agit de trouver le juste milieu pour perfectionner sa posture. Un élément essentiel du recueil : le jeu du yin et du yang, du Ha (soleil) et du Tha (lune), les principes extrêmes qui se complètent et s’harmonisent.
L'asana est à la fois la parfaite fermeté du corps, la stabilité du mental, et la bienveillance de l’esprit.
Patañjali ne parle que très peu de postures dans ses Sutras, ce précepte étant valable en tout instant de la vie.


PRANAYAMA, LA RESPIRATION (CONSCIENTE)

Le mot prana recouvre de nombreuses acceptations : le souffle, la vie, la vitalité, la force, le vent, l’énergie.
Facilitée par la pratique des postures (assouplissement, conscience du corps), la régulation du souffle améliore grandement l’homéostasie générale de l’individu et sa capacité de concentration mentale.
Tandis que l’homme ordinaire respire pour survivre, le yogi respire pour vivre.
Différentes techniques de Pranayama sont décrites par Patanjali dans les Yoga Sutras.


PRATYAHARA, LE RETRAIT DES SENS

Pratyahara est la toile intérieure, la référence du monde intérieur et l’incitation des sens à se retirer vers l’intérieur.
Elle est fondamentale pour cultiver une pratique qui n’est pas rejetée par les fluctuations externes du corps, des sens et des circonstances. Diverses méditations guidées sont utiles pour inviter l’esprit à plonger vers l’intérieur.

Le détachement, le bien-être ne dépendent alors plus du conditionnement des sens ; nos cinq sens sont constamment attirés par le monde extérieur (les sons, les objets…) à un point tel que nous sommes décentrés.
Pratyahara est une invitation à se souvenir et à cultiver notre propre nature.


DHARANA, LA CONCENTRATION

L’aptitude à soutenir l’attention sans se laisser distraire.
« L’écoute subtile des sensations, de la respiration, des pensées qui passent, ou ne passent pas »

Ici le yogi concentre sa conscience sur un objet externe (une image, une pierre, un mandala, un son, ou mon préféré, la flamme d’une bougie) ou interne (le souffle, une image mentale, la récitation muette d’un mantra, les bruits de notre corps, la vision de l’espace avec les yeux fermés).
Pendant la concentration, l’esprit n’a de cesse de se focaliser sur l’objet choisi et engendre un flux d’images et de sensations qui ne concernent que lui. Cette concentration exclusive nous fait perdre la perception de toute autre sensation, d’abord durant quelques secondes, puis pendant la durée totale de la séance.


DHYANA, LA MEDITATION

Dharana et Dhyana sont parfois considérés comme interchangeables.
Dharana et Dhyana sont intimement liées au Pranayama, un bon exemple de pourquoi aucune branche n’est séparée de l’autre.


SAMADHI, LA CONTEMPLATION (l’état de félicité ultime)

C’est l’étape ultime du Yoga, on ne voit plus les différences entre les êtres, on se sent uni avec le tout, connecté avec l’univers.

L’équanimité. « c’est l’aptitude à devenir un avec l’objet perçu ».
Mircea Eliade nomme cet état “enstase”, par opposition à l’extase.
Samadhi a longtemps été considéré comme un but trop élevé pour l’homme ordinaire.

Le don du yoga est l’occasion d’expérimenter l’être tout entier, pas seulement le corps. Pourquoi se contenter de moins ?
Comme le disent beaucoup de Maitres de Yoga, sa pratique mène à la libération, à la joie, à la réalisation de la vie.
Elle permet un centrage et développe une force précieuse, celle de garder l’équanimité, de profiter de l’instant présent, et d’être dans son véritable chemin.
La pratique du Yoga ne mène pas à devenir un individu parfait, puisque cela n’existe pas. Cela dit, elle donne des clés pour être heureux, et garder une bonne santé. Ce qui est clairement déjà beaucoup, puisque ces mêmes clés sont celles qui ouvrent la voie du bonheur.

Pour approfondir

Les Yoga Sutras, Patanjali

La Bible du Yoga, BKS Iyengar

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Les mantras

Un mantra est une phrase, un mot, une syllabe, voire une voyelle que l’on récite à haute voix ou mentalement, ou que l’on chante, seul ou à plusieurs.
Cette pratique peut être du Bhakti Yoga, le Yoga de la dévotion, mais peut également être utilisé à des fins thérapeutiques, puisque le mantra peut légitimement être considéré comme un psychiatre pour l’Esprit.

En effet, la construction-même du mot le montre : Man signifie « Esprit », et Tra, « Protection ».

L’utilité, le pouvoir du mantra

En médecine tibétaine, il existe 5 pratiques thérapeutiques que sont le régime alimentaire, le mode de vie, la médecine en tant que telle, les thérapies externes, et enfin, la guérison spirituelle.
Cette partie est considérée comme capitale, car sans elle, la guérison n’est pas complète et donc, n’est pas une guérison.
Celle-ci passe par le corps (par la pratique du Yoga, ou des 5 tibétains, etc.), par la méditation, et par ce qui nous intéresse ici : par la parole.
Le langage de l’Énergie est capital pour la guérison spirituelle, et réciter ou chanter des mantras est une clé pour remanier l’énergie du cerveau et de l’âme.


Réciter pour se concentrer

Le mantra permet de fixer son attention sur un seul point, ce qui est essentiel pour le cerveau, car il ne supporte pas la flexibilité pour se vider.
Il est important de fixer son attention sur quelque chose de positif, car l’esprit a des facilités à travailler dans ces conditions propices.
On ne se concentre sur que la vérité de la concentration, et sur la clarté du mental.
La concentration est l’étape préalable indispensable à la méditation.

La récitation de mantras rend plus attentif, plus conscient. La pratique amène à être plus clair sur qui l’on est.
Par exemple, si l’on est en colère, on reconnait l’émotion qui nous traverse, qui nous dit quelque chose. On a le discernement pour se rendre compte que celle-ci n’est pas nous, mais qu’elle fait partie de nous ; on n’est pas dans la dualité, ou plus précisément dans le jugement duel. S’opère alors une acceptation pragmatique des choses, sans réaction inappropriée.

Réciter des mantras permet d’avoir une parole plus impeccable, on construit un meilleur futur et on embellit les choses.

Le bouddhisme tibétain suggère cette pratique pour arrêter l’ignorance, la confusion, due à une construction de l’individu à un niveau dualiste. Le désir, l’attachement, la colère, la haine, sont les causes primaires des maladies. 
Nous avons tendance à nous créer beaucoup de films et de dialogues intérieurs, que le mantra parvient à faire taire.
Pour remplacer une pensée, on peut la zapper comme si on avait une télécommande, et ainsi créer un mantra qui restructure la plasticité du cerveau, qui y installe un message plus positif, plus propice à la création. Par exemple, on peut réciter : "Je suis fort-e".
On peut également choisir un mantra issu du Yoga, pour remplacer un mantra qui envahirait le subconscient qui nous habite.

Les effets physiques du mantra

Lorsque l’on récite un mantra, on fait de l’acupressure sur les 84 méridiens représentés dans le palais, avec des phrases à la signification magique, souvent dans des langues magiques (comme le Devanagari, le langage des dieux, ou le Gurmukhi, le langage sacré utilisé en Kundalini Yoga). On peut également réciter des voyelles sacrées, ce qui a également pour effet de rééquilibrer la chimie cérébrale, et le monde émotionnel, par la magie du son.

La répétition (jaap), a toute son importance, et elle peut se faire sur des chiffres importants, particulièrement le 3, le 7, le 11 et le 108, qui sont des nombres magiques pour beaucoup de traditions. On peut y ajouter la pratique du mudra, la posture des mains, qui sollicite également des parties différentes du cerveau, particulièrement le bout des doigts, qui sont les zones du cerveau dans la main en réflexologie.

La plupart des mantras peuvent être récités sans initiation. Certains, cela dit, ne doivent pas être chantés sans que l’on y ait été initié, comme c’est le cas pour les mantras courroucés.


La pratique

On n’est pas obligé de comprendre (de mentaliser) ce que l’on récite. Le langage que l’on utilise, ou les sons, sont compris par le corps et l’inconscient comme nous l’avons dit plus haut.
L’essentiel est d’y mettre une intention, celle par exemple d’entendre le mantra résonner dans la poitrine, et si on le récite à haute voix, laisser le son sortir du nombril, l’endroit du corps d’où tout jaillit.

On n’est pas obligés d’avoir une belle voix pour chanter. On peut toutefois se faciliter la tâche en s’asseyant correctement, en baillant pour soulager tout le système ORL, et en respirant consciemment quelques fois avant de commencer.

En Kundalini Yoga, on utilise énormément de mantras, ayant chacun leur signification et leur incidence sur le subconscient et les corps éthériques. Souvent, on conseille de regarder l’espace derrière le front pendant la récitation, pour aider le mental à se concentrer (en ne fixant qu’un seul point).


Un mantra constitue finalement une énergie mystique contenue dans un son structuré.
Même si l’on ne connait ni la traduction, ni la forme, le symbole, connectés au mantra, celui-ci crée un modèle de pensée spécial pour le mental. Un modèle de pensée positif, bénéfique, et relaxant.
Le son, la géométrie qu’il applique dans le visage, les points d’acupressure exercés dans le palais, etc. sont autant d’éléments physiques qui font comprendre comment ce don qu’est notre voix peut nous apporter des états de méditation intenses.

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